Quelques dates

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Fondements

 

Quelle place est accordée à la communication en matière de développement durable dans les organisations ? Quel cheminement a-t-elle emprunté ? Quelles sont les sources de la communication responsable et de ses balises éthiques ?  Le Groupe DURABILITÉ | COMMUNICATION s’est penché sur la question en s’attardant à son cheminement au Québec et au Canada.

 

 

Après l’apparition des  premiers codes de déontologie en relations publiques au début des années 1950 et d’un code international (Code d’Athènes) en 1965, le souci éthique va croissant dans les rangs associatifs. En 1973, l’International Public Relations Association (IPRA) consacre à l’éthique le premier numéro de ses Gold Papers sur les enjeux majeurs en relations publiques; plusieurs autres éditions suivent. Le sujet alimente les tribunes professionnelles tout comme les publications, sans cesse plus abondantes au fil des ans.

Le 7 septembre 1970, le Irving Whale fait naufrage au large du Golfe Saint-Laurent et souille les berges des Îles de la Madeleine. Encore sans précédent dans l’histoire canadienne, cette catastrophe environnementale réunit en quelques jours les médias locaux, régionaux, nationaux et internationaux. Suit une série de catastrophes  – Love Canal, Three Mile Island, Tchernobyl, Bhopal, SaintBasile-le-Grand –  qui galvanisent l’opinion publique et les médias. Nombre de professionnels en communication font leur apprentissage de ces nouvelles réalités sur le terrain, en situation de crise. À travers le pays comme ailleurs dans le monde, on assiste à l’éclosion et au développement de la communication environnementale, de la communication du risque et de la communication de crise. Au cours des années 1990, se multiplient les formations, colloques et conférences sur ces enjeux; des ouvrages et articles sont publiés.

La prévention et la gestion des enjeux sont une spécialité montante très sollicitée dans les organisations. Les modèles de communication se transforment favorisant de plus en plus l’écoute, le dialogue, l’échange avec les parties prenantes sur une base de respect, de confiance et de compréhension mutuelles.  Une poignée de spécialistes poussent plus loin leurs interventions : la communication en matière de responsabilités sociales et de développement durable fait ses débuts dans les grandes entreprises et vise à mieux accompagner les organisations dans leurs responsabilités citoyennes suite aux vastes campagnes de dénonciation mettant en cause la responsabilité de grandes corporations en relation avec le travail des enfants, les ateliers de misère (sweatshops) et la violation des droits de la personne.

L’idée de développement durable a alors des assises importantes dans le monde. Plus tôt, les livres Silent Spring de Rachel Carson (1962) et Limits to Growth du Club de Rome (1972) avaient sonné les premières alarmes : les ressources de la Terre ne sont pas infinies et la vision uniquement économique du développement n’est pas viable. En 1987, une définition du développement durable, bientôt reprise sur une base universelle, est proposée par le Rapport Brundtland. La  Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (Sommet de la Terre) qui se tient à Rio en 1992, se conclut par un engagement à l’échelle internationale envers les principes du développement durable et souligne l’importance des acteurs en communication et en éducation. La même année, le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) est créé pour promouvoir les valeurs du développement durable dans le milieu des affaires. Dix ans plus tard, le Sommet mondial du développement durable de Johannesburg réaffirme l’importance de la sensibilisation, de l’information, de la concertation sur ces enjeux à travers la planète.

Les communications internet voient, avec la création du Réseau Communications pour le Développement Durable, un réseau virtuel qui focalise ses efforts sur l’intégration des communications Internet dans des stratégies de communication d’envergure.

Toujours très embryonnaire dans les organisations au début des années 2000, la communication sur le développement durable et les responsabilités sociales n’est pas encore inscrite dans les programmes d’études en communication ou comme axe de recherche dans les institutions universitaires québécoises et canadiennes. Mais  un véritable tournant s’amorce dans tous les secteurs de la communication.

Solange Tremblay et Thérèse Drapeau

Août 2011

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Quelques dates :  Québec – Canada

 

2003-2010


• Création d’un groupe de recherche sur les enjeux communicationnels du développement durable, des responsabilités sociales et de l’éthique dans les pratiques de communication, à l’UQAM. Le Centre d’études Développement durable, éthique et communications est actif sur divers plans : recherche, publications, conférences, formation et animation.

À sa fermeture à l’automne 2010, l’équipe se restructure et poursuit ses activités sous le nom de Groupe DURABILITÉ|COMMUNICATION.

 

2003-2004

• Les questions d’éthique en relations publiques rencontrent un niveau élevé de préoccupations au sein du milieu professionnel tant au Québec, au Canada qu’ailleurs dans le monde. Différentes initiatives retiennent l’attention :

  • • En 2003,  la Global Alliance regroupant les principales associations de relations publiques à travers le monde, se dote d’un protocole universel en éthique auquel les associations membres (plus de 60 partenaires représentant 150 000 professionnels) doivent se conformer.
  • • Un an plus tôt, la Société des relationnistes du Québec crée son Comité d’éthique et de déontologie.
  • • En 2004, la Société canadienne des relations publiques met sur pied son Réseau éthique et déontologie.

• Une vaste recherche sur les relations publiques au Québec est réalisée au cours de l’automne 2003 et de l’hiver 2004. Effectuée en 3 phases, elle permet de tracer le portrait général et spécifique de la pratique au Québec et d’analyser l’évolution observée sur une dizaine d’années. L’étude qui donne les premières informations disponibles sur la place du développement durable, des responsabilités sociales et de l’éthique dans les pratiques communicationnelles révèle que les enjeux reliés au développement durable et aux responsabilités sociales ne sont pas encore vraiment inscrits à l’ordre du jour des organisations et que les communicateurs ne sont que rarement consultés sur ces questions. Faits saillants

 

2005

• Un important chantier de communication se met en place aux quatre coins du Québec avec une tournée de consultation publique sur le Plan de développement durable du Québec. Plus de 3500 personnes assistent aux audiences publiques organisées dans 21 municipalités, et au cours desquelles 582 mémoires sont déposés et plus de 800 personnes font entendre leur opinion sur le plan.

 

2006

• Adoption de la Loi sur le développement durable du Québec à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Cette législation majeure qui confirme la volonté de l’État d’emprunter la voie du développement durable, met en perspective le rôle central de la communication à toutes les étapes de la démarche.

• Colloque Développement durable et Communications – Vers un nouvel engagement des communicateurs.  L’événement s’inscrit comme la première contribution du secteur des communications à la mise en œuvre du plan de développement durable du Québec.

 

• La Déclaration des communicateurs et des professionnels en relations publiques du Québec à l’égard du développement durable, première du genre en communication, est signée par les grandes associations professionnelles en communication.

 

• Création de Novae, portail d’information québécois spécialisée en développement durable qui devient en quelques mois une référence pour les professionnels sensibilisés à ces nouveaux enjeux.

• Diffusion des résultats de la première recherche sur le Développement durable et responsabilités sociales dans la communication d’entreprise : tendances canadiennes et québécoises.

Décembre 2006 – Remise de la Déclaration des communicateurs et des professionnels en relations publiques du Québec à l’égard du développement durable à Pierre Dansereau, père de l’écologie moderne et du développement durable au Québec.

Photo : Caroline Gélineault

Photo: Caroline Gélineault

2007

• Parution du livre Développement durable et Communications – Au-delà des mots pour un véritable engagement aux Presses de l’Université du Québec : il s’agit du premier ouvrage sur ce sujet à l’échelle canadienne.

•  La Déclaration des communicateurs et des professionnels en relations publiques du Québec à l’égard du développement durable est saluée sur la scène internationale, comme un modèle à suivre à travers le monde. Infos

 

• Création de Vision durable, plateforme d’informations en affaires responsables.

• Le Centre d’études Développement durable, éthique et communications accueille et anime jusqu’à la fin 2008, une Table ronde de communicateurs professionnels du Québec sur le développement durable, un groupe auquel participe une dizaine de communicateurs actifs sur ces questions.

• Pour répondre à l’intérêt grandissant des communicateurs pour le développement durable, un article de S. Tremblay propose quelques clés pour des communications responsables.

• L’International Public Relations Association adopte un nouveau code, le Code of Conduct of Public Affairs Worldwide, qui précise les conditions de pratiques éthiques en affaires publiques, répondant ainsi à une réalité importante des relations publiques.

 

2008

• Entrée en vigueur au Québec de la Stratégie gouvernementale du développement durable 2008-2013 . Un vaste plan de sensibilisation, d’éducation et de formation s’amorce, soulignant le rôle central des communicateurs dans la mise en œuvre de la Loi sur le développement durable afin de soutenir la société québécoise dans cette démarche.

• Adoption de la Loi fédérale sur le développement durable, qui prévoit l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie fédérale globale à l’échelle canadienne.

• Parution d’une recherche mettant en relief l’importance des codes de conduite, adaptés à l’évolution et à la complexification des responsabilités des communicateurs : Vers une révision du code de déontologie de la Société canadienne des relations publiques: Proposition d’un nouveau cadre de référence en matière d’éthique et de déontologie en relations publiques.

 

2009

•  Le premier programme universitaire de deuxième cycle au Canada, s’appuyant sur la double perspective de la communication et des sciences de la gestion ainsi que sur les trois dimensions du développement durable, voit le jour à l’UQAM.  Le Programme court de 2e cycle en responsabilité sociale des organisations est créé conjointement par la Faculté de communication (Solange Tremblay, Danielle Maisonneuve, Gilles Coutlée) et l’École des sciences de la gestion (Alain Lapointe, Jean-Pierre Revéret).

• Parution des résultats d’une enquête pan-canadienne qui met en lumière les préoccupations des citoyens en matière de développement durable et un manque manifeste de communication sur ces enjeux dans les organisations. Réalisée par Solange Tremblay et Guy Lachapelle, l’analyse est publiée dans l’ouvrage L’entreprise infidèle. Chapitre

• Un site de référence proposant des pistes de réflexion sur les questions d’éthique et de déontologie dans les pratiques professionnelles en communication et relations publiques est créé par les chercheurs du Centre d’études Développement durable, éthique et communications.

• Création de Relations publiques sans frontières. L’organisme qui s’appuie sur les valeurs du développement durable, œuvre auprès de populations aux prises avec des défis de développement, en renforçant leurs compétences par l’utilisation des relations publiques comme levier de progrès social et économique. RPSF Rapport annuel.

 

2010

Publication de la Norme ISO 26000 :  Lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale encourageant tous les types d’organisations à appliquer les meilleures pratiques de responsabilité sociétale dans le monde. La norme aide les organisations à identifier leurs parties prenantes et à engager le dialogue avec elles et met de l’avant l’importance de communiquer leurs engagements et leurs performances en matière de responsabilités sociales.

• Création de la version anglaise du site Éthique en relations publiques permettant un plus large accès aux références proposées sur cet important sujet de préoccupations chez les professionnels.

• Le Conseil québécois des événements écoresponsables et le Bureau de normalisation du Québec lancent la norme en gestion responsable d’événements.

 

2011

• Publication du Guide BNQ 21000 visant à encourager et faciliter la prise en compte et l’application des principes de la Loi sur le développement durable dans tous les types d’organisations et, principalement, dans les organisations québécoises. Le document insiste sur la communication avec les parties prenantes, comme assise de toute démarche de développement durable.

• Les résultats de l’Enquête mondiale sur les modes de vie durables, une initiative du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE) sont divulgués.  Réalisée dans 20 pays auprès des jeunes adultes de 18-35 ans vivant en milieu urbain l’Enquête première étude en profondeur réalisée à l’échelle mondiale sur ce sujet fait ressortir que les jeunes veulent devenir des moteurs de changement et promouvoir le développement durable. Elle révèle également un important problème de communication qui dépasse largement la simple information aux yeux des jeunes à travers le monde, ce que souligne largement le volet nord-américain de l’Enquête, une réalisation sous la direction conjointe de Solange Tremblay (UQAM) et Guy Lachapelle (Université Concordia).

• Publication d’une recherche inédite sur les communications web d’une centaine des plus grandes entreprises canadiennes en matière de développement durable. Analysant leurs communications sur une période de 5 ans, cette étude longitudinale est aussi la première à examiner sur une vaste échelle, l’évolution des communications web des plus grandes entreprises d’un pays membre de l’OCDE sur ces enjeux.

 

2018

Parution de Développement durable – Une communication qui se démarque aux Presses de l’Université du Québec. L’ouvrage, sous la direction de Solange Tremblay, Nicole D’Almeida et Thierry Libaert, est le second à paraître au Québec et au Canada sur ce sujet très sensible, 10 ans après Développement durable et Communications Au-delà des mots pour un véritable engagement, publié en 2007.

• Renouvellement de l’engagement des communicateurs à exercer activement leur rôle pour la promotion des valeurs du développement durable. Le mercredi 21 mars à Montréal, douze ans après la Déclaration des communicateurs et des professionnels en relations publiques du Québec à l’égard du développement durable, les associations professionnelles réitèrent leur engagement au cours du lancement du second ouvrage sur la question.

• Création le 22 novembre 2018 du tout premier réseau francophone international de recherche sur la communication environnementale et le développement durable par la Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication (SFSIC). Le Groupe d’Études et de Recherche (GER) Communication, Environnement, Science et Société rassemblera des chercheurs de plusieurs pays francophones et notamment du Canada.


2019

Les 17 et 18 juin ont lieu à Aix-en-Provence, les journées de lancement du nouveau réseau francophone international de recherche sur la communication environnementale et le développement durable. Plus d’une quarantaine de chercheurs de différents pays s’y retrouvent dont la représentation de la contribution canadienne. Programme

 

 

 

 

 

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Mise à jour – juillet 2019